Nadia Radwan nommée à la tête du Département Arts visuels de la HEAD
Nadia Radwan prendra la responsabilité du Département Arts visuels de la HEAD – Genève dès le 1er septembre 2024. Spécialiste de l’art moderne et contemporain du Moyen-Orient, elle s’intéresse plus largement au décentrement des théories de l’ornement et de l’abstraction, aux concepts d’orientalisme et de primitivisme en terrains extra-occidentaux, aux arts appliqués et à l’usage de l’artisanat dans l’art contemporain, ainsi qu’aux pratiques curatoriales dans la perspective des « cultural studies », des études genre et décoloniales.
Après avoir obtenu son Master à l’Université de Genève, elle travaille au Centre du patrimoine mondial de l’Unesco à Paris. Elle commence ensuite une recherche doctorale sur les artistes modernes d’Égypte et entame son travail de terrain au Caire en janvier 2011, quelques semaines avant la révolution, ce qui l’amène à repenser sa thèse au regard des évènements contemporains. Durant cette période elle est mandatée par l’Unesco pour mener une mission d’urgence pour la sauvegarde des projets en terre crue de l’architecte Hassan Fathy à Louxor.
Ces expériences l’amènent à travailler, après l’obtention de son doctorat, comme professeure assistante au département de Communication visuelle de l’Université américaine de Dubaï. Aux Émirats-Arabes-Unis, elle est commissaire de l’exposition permanente du musée d’art de Sharjah, puis découvre la production artistique de la région et de l’Asie du Sud.
Entre 2015 et 2022, elle est professeure assistante d’histoire de l’art mondial à l’Université de Berneet travaille au Center for Global Studies du Walter Benjamin Kolleg où elle dirige l’école doctorale interdisciplinaire dans le domaine des sciences sociales et des humanités. Elle enseigne aussi à la Haute École d’Art de Berne (HKB) et participe à la mise en place du programme SINTA : practice-based PhD de cette même institution. En 2021, elle obtient le Prix d’enseignement « Inspirierte Lehre » délivré par l’Université de Berne. Elle soutient sa thèse d’habilitation en 2022 qui porte sur les peintres expressionnistes abstraits de la diaspora irakienne, libanaise et Syrienne ayant étudié et travaillé aux États-Unis durant les années 1950-1980 et leur rapport aux théories occidentales du modernisme.
Nadia Radwan a publié de nombreux articles dans des revues internationales et a contribué à des catalogues d’exposition, notamment pour la Kunsthaus Zürich, le Metropolitan Museum of Art, le Sainsbury Centre for Visual Arts, le Palais de Rumine, le Musée d’art de Sharjah et le Westmoreland Museum of American Art.
Elle est la fondatrice de Manazir : Platform for the Studies of Visual Arts, Architecture and Heritage in the Middle East and North Africa et la rédactrice en chef de Manazir Journal.Nadia Radwan est bilingue (FR-EN) elle maitrise parfaitement l’arabe, l’allemand et parle suisse allemand et espagnol.
Ses projets, enseignements, et publications s’inscrivent dans une vision d’inclusivité et d’élargissement théorique des pratiques artistiques liées à sa trajectoire personnelle.
Son expérience solide en Suisse et à l’étranger lui confère un fort ancrage national et international tout autant qu’une diversité de perspectives et une ouverture sur les questions qui sont cruciales aujourd’hui pour des écoles d’art. Elle croit dans le fait qu’une approche critique et engagée, en particulier, des modernités artistiques, qui intègre une perspective transculturelle, transdisciplinaire, de genre, décoloniale et environnementale, permet de mieux appréhender les problématiques sociétales actuelles.